Entretien avec Euriel, naturopathe, pour mieux comprendre le stress.
L'occasion, aussi, de vous donner quelques astuces pour apprendre à le gérer !
Quelles sont les différentes manifestations du stress ?
D'abord, il faut comprendre qu'il y'a du bon stress et du mauvais stress. Le bon stress, c'est celui qui nous pousse à aller de l'avant, à nous surpasser, à nous adapter aux situations nouvelles. Il est ponctuel et court : un entretien d'embauche, un examen ou un choc par exemple. Il entraîne différents symptômes : chaleur soudaine, transpiration, difficultés d'expression, bouche sèche, mauvaise qualité de sommeil, perte ou excès d'appétit, perturbation du transit ou encore accélération du rythme cardiaque... Tout le corps est en alerte mais une fois l'événement passé, tout redevient normal. Le mauvais stress, par contre, c'est celui qui s'installe dans la durée et qui entraîne des perturbations chroniques : insomnie, troubles du transit, tensions musculaires, douleurs, inflammation, infections à répétitions, nervosité et excitation, fatigue, hypersensibilité émotionnelle, incapacité à s'arrêter. Et plus il dure, plus on va chercher dans ses réserves. C'est la phase de résistance avant l'épuisement total ou le burn-out.
Quel geste adopter quand on se sent stressé ?
On respire ! Le stress est souvent lié à une mauvaise respiration. Quand une situation stressante se présente ou qu'on se sent débordé, on accentue la respiration complète et profonde : en inspirant, le ventre se gonfle puis la poitrine et en expirant lentement, le ventre se creuse puis la poitrine s'abaisse. Plus simplement, on peut utiliser la méthode de la cohérence cardiaque qui va de la même façon calmer les tensions, apaiser le rythme cardiaque et permettre de prendre du recul. Pour lâcher au niveau émotionnel et corporel, il y a la technique du soupir : debout, on prend une grande inspiration en montant les épaules et on expire d'un coup en relâchant complètement les épaules, les bras et tout le haut du corps. On peut aussi penser aux élixirs floraux. Petits, ils logent dans la poche et quelques gouttes ou spray vont agir sur le stress à l'instant T. Et on visualise quelque chose de positif. En fermant les yeux, on imagine un sourire, une fleur, une couleur ou toute chose qui nous apporte du calme et du réconfort. Quelques minutes suffisent pour prendre du recul et s'apaiser. Si le stress perdure, alors il faudra penser à modifier certaines choses dans sa vie pour être plus serein au quotidien.
Quelle est la différence entre stress, anxiété et angoisse ?
L'anxiété et l'angoisse peuvent être des manifestations d'un stress ou d'une difficulté de gestion des émotions. L'anxiété se passe au niveau mental : ressassement, agitation mentale, pensées négatives, autojugement. Et l'angoisse se situe d'avantage au niveau corporel et émotionnel : palpitations, bouffées de chaleur, sensation d'enfermement de la poitrine dans un étau, tension au niveau du plexus solaire. C'est souvent le cas quand les émotions sont refoulées. Un travail sur l'émotionnel est alors intéressant. Alors que pour l'anxiété, tout ce qui va faire redescendre la conscience dans le corps est important : activité physique, exercice de respiration, de relaxation ou de méditation. Stress et anxiété sont souvent liés quand la tête n'arrive pas à décrocher.
Sur le long terme, quelles sont les habitudes à adopter pour se sentir mieux ?
Tout d'abord, bien manger. Une alimentation riche en nutriments permet à l'organisme d'avoir les ressources pour s'adapter : légumes, fruits, poissons gras, huiles végétales de qualité et céréales semi-complètes notamment. On peut y ajouter aussi une supplémentation en magnésium et en Oméga EPA-DHA. On veille à combler d'éventuelles carences si besoin : fer, vitamine D ou iode par exemple. Et ensuite, ne pas négliger son corps ! De la marche, des grandes respirations, quelques minutes de relaxation et surtout apprendre à ne rien faire (couper le téléphone et la télé et observer ce qui se passe en soi). C'est important de se permettre de relâcher la pression et de sortir le nez du guidon. On s'inscrit à une activité qui nous procure une grande détente et on fait appel à un professionnel si besoin. Il est important de s'accorder du repos car une fois toutes les réserves en neuromédiateurs épuisées, il est très dur de remonter.
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