Valeurs Nature

27 - février 2013

La Lettre d'Information de Synphonat

Dossier de février
Incertitude et stress

Dossier de février - Incertitude et stress

Le numéro d'été 2012 du Journal du CNRS consacrait une enquête à la thématique "Incertitude et Inquiétude". Société angoissée, globalisation, environnement menacé, cette synthèse faisait un point intéressant sur la réalité d'un certain nombre de changements en cours ... et sur l'évolution de leur perception par nos contemporains.
Chacun d'entre nous peut influer sur ces tendances mais nos décisions isolées restent inévitablement un facteur de changement très marginal. En revanche, il nous appartient d'en relativiser l'impact sur notre vie en définissant correctement le stress qu'elles induisent et en travaillant à le réduire à différents niveaux.

L'incertitude et son lot d'angoisses

Aux questionnements millénaires que l'Homme s'est toujours posés sur son devenir, sur la mort, sur la survenue d'événements climatiques, de phénomènes astronomiques ou encore sur la violence incontrôlable de ses semblables, la vie moderne a ajouté de nouveaux tourments liés à la densification des phases de mutation.
Sous l'effet d'une accélération technique à laquelle sont soumises nos activités professionnelles autant que notre vie privée, nous sommes contraints de nous adapter en permanence. Avec nos limites physiques et cognitives, nous le faisons de manière très imparfaite et sommes donc sujets à la frustration et à la peur de ne plus arriver à suivre.
La globalisation, jadis objet d'espoirs et d'utopies, est désormais clairement intégrée comme génératrice d'une réalité sociale en complexification continue. La concurrence accrue ainsi que la perte des repères qui en découlent sont telles que, toujours selon l'enquête, seuls 17% des jeunes Français jugeraient l'avenir du pays prometteur.
Après des décennies de relative insouciance, alors que se construisait un modèle économique particulièrement ravageur, la cause environnementale donne aujourd'hui lieu à une réelle prise de conscience. Outre les dangers que représentent en elles-mêmes les altérations climatiques et les crises sanitaires à répétition, la progression de l'état des connaissances génère sans cesse de nouvelles inconnues auxquelles nous pensons devoir trouver toutes les réponses.

Un tableau alarmiste ... mais

Mais à y bien regarder, les dangers et les incertitudes auxquels étaient exposés nos aïeux n'étaient pas moindres : fréquence des guerres, pandémies, précarité. L'un des changements cruciaux est certainement plus à chercher dans l'illusion croissante que nous avons de pouvoir tout maîtriser. Affranchi de ses croyances et de l'ordre établi, chacun se perçoit à présent comme responsable de tout ce qui lui advient. Et, sûr d'une maîtrise du monde - que des générations avant lui n'ont eu de cesse de proclamer -, plus aucune excuse ne semble possible pour n'avoir pas su empêcher ce qui fondamentalement le dépasse.
Bref, nous voilà inéluctablement condamnés à subir la pression du stress ... à moins d'être capables de prendre un peu de recul et de comprendre à temps ses mécanismes et les leviers dont nous disposons pour le combattre.

Evolutions, incertitudes et stress

"Le" stress, celui dont on parle couramment et auquel nous venons de faire référence, est un stress adaptatif dont peuvent découler des états psychiques de nervosité ou d'anxiété. Il apparaît quand nous percevons notre environnement comme menaçant sans pouvoir envisager de solution immédiate. Il exerce une pression sur notre fonction biologique d'adaptation aux changements environnementaux qui, selon l'intensité de cette pression, peut être surmenée tout en remplissant sa fonction (surmenage), débordée en mettant en danger l'organisme (stress), voire, à l'extrême, épuisée (burn out).
Pour recentrer le propos autour du phénomène qui nous intéresse ici, il faut distinguer, d'une part, le "stress de surmenage", celui, courant, par exemple, chez les travailleurs en situation de surcharge et, d'autre part, le stress d'"inhibition".
C'est plus à cette seconde catégorie de stress - qui nous submerge lorsqu'intervient un événement qui nous semble insurmontable - que nous avons fait allusion précédemment. Face à ce stress, le psychisme se trouve comme paralysé et l'anxiété grandit, dûe au sentiment de totale impuissance en situation d'urgence. Cette forme de stress, quasi-inévitable quand un coup dur déstabilise nos existences, déclenche rapidement des processus biologiques néfastes pour l'organisme, avec notamment des somatisations.
Le stress étant lié aux difficultés adaptatives d'un organisme face aux changements qui le déstabilisent, à la lecture de l'enquête du Journal du CNRS, qui au fond ne fait que synthétiser une perception qui nous est familière, on comprend aisément que le potentiel adaptatif de l'individu soit sévèrement malmené dans les sociétés contemporaines.

Comment faire face au stress ?

Comme nous l'avons évoqué plus haut, il nous est possible d'agir pour que ceux des changements qui sont à notre portée s'inscrivent dans une dynamique positive et porteuse de sens. Pour cela, nos engagements individuels représentent déjà une grande force.
Mais, nous l'avons vu, nous ne maîtrisons pas tout, loin s'en faut. Dès lors il nous faut, pour tout ce qui nous dépasse, agir sur la façon dont nous choisissons de gérer notre stress. Nous disposons pour cela de quatre terrains d'action complémentaires :

  1. 1- L'environnement qui nous déstabilise : Dans la mesure du possible, notre environnement n'a pas à être accepté comme un paramètre immuable. Sa remise en question permet de choisir ou d'aménager un cadre qui nous est plus favorable. Le stress peut à cet égard être une invitation à revoir certains choix de vie qui s'avérera finalement bénéfique.
  2. 2- L'évaluation de la situation : Plus que l'environnement lui-même, l'évaluation que nous en faisons est fréquemment déstabilisante et génératrice de stress. Relativiser l'importance de situations de prime abord insolubles permet souvent de nous désinhiber et de libérer l'action nécessaire à leur résolution. Dans cette optique, des techniques personnelles telles que la PNL doivent parfois trouver leur prolongement dans une démarche accompagnée pour déprogrammer un schéma défaillant qui nous fait voir les choses de manière bien plus sombre qu'elles ne le sont.
  3. 3- Le potentiel adaptatif : Pour régénérer et accroître ce potentiel, il est possible d'agir sur divers critères tels que la correction de déficiences nutritionnelles, l'amélioration de la qualité du sommeil, l'acquisition de techniques de centrage du corps ou de l'esprit qui permettent, face à la difficulté, de puiser plus efficacement dans nos ressources.
  4. 4- La correction des conséquences du stress : L'approche allopathique, bien qu'elle ne s'attaque qu'aux symptômes du stress, peut s'avérer précieuse pour calmer la nervosité ou l'anxiété (relaxation), ou accroître le potentiel d'action (motivation).

Vous l'aurez compris, en combinant ces différents angles de vue en fonction de la spécificité de chaque situation et de chaque personne, le stress n'est pas insurmontable. Pour autant qu'on sache le contenir au stade dit de la "réaction d'alarme", il peut, au contraire, jouer pleinement son rôle dans la mobilisation de nos forces de défense et le déclenchement d'une réaction salvatrice.

Pour conclure, si nous avons dressé au début de ce dossier un bilan quelque peu anxiogène du monde dans lequel nous vivons, son objectif était bien de nous permettre de reprendre le dessus. Non pas sur une réalité d'une complexité infinie dont, au bout d'une existence nous ne saurons appréhender qu'une infime parcelle. Mais plutôt sur la représentation que nous nous en faisons, avec les conséquences que celle-ci peut avoir tant sur notre santé psychique, que sur notre bien-être physiologique. Ou encore sur notre capacité à nous y adapter qui, souvent mise à mal, ne demande qu'à être restaurée puis potentialisée pour nous permettre de reprendre à bras le corps nos projets les plus ambitieux.

Références :

  1. 1- enquête du Journal du CNRS
  2. 2- article du magazine Wired sur l'impact de la vie citadine sur l'anxiété et la résistance au stress
  3. 3- le stress expliqué sur Wikipédia
  4. 4- encore sur Wikipédia, article sur le syndrome d'épuisement professionnel (le fameux "burn out")

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Crédits photographiques : Jeshua Nace

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