Valeurs Nature

26 - janvier 2013

La Lettre d'Information de Synphonat

Dossier de janvier
Alimentation Santé :
Revisiter le PNNS

Dossier de janvier - Alimentation Santé :
Revisiter le PNNS

À l'heure des bonnes résolutions, plutôt que de tabler sur des changements radicaux auxquels nous ne saurons pas nous astreindre plus de quelques semaines, nous avons pensé qu'un petit point sur l'alimentation santé pouvait être utile pour enclencher une dynamique durable. Pour cela, nous vous proposons une rapide relecture commentée des neuf recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS).

Pour rappel, si, dès les années 1960, des auteurs tels que Catherine Kousmine soulignaient déjà les enjeux de l'alimentation pour la santé, ça n'est qu'en 2001, en France, que les autorités sanitaires ont réellement pris le problème à bras le corps en lançant le PNNS. Ce dernier, basé sur des travaux d'experts et de scientifiques officiels, s'est inscrit dans une certaine réalité sociale et économique, quitte, parfois, à ne pas trop poser le doigt là où ça fait mal.

À force de simplifications, une compréhension trop partielle

Révisé en 2006, puis en 2011, ce programme s'est enrichi de premiers retours chiffrés et de données statistiques intéressantes. Sous l'impulsion d'une véritable démarche d'État, il a le mérite d'avoir initié les prémisses d'une prise de conscience générale. Mais, à force de simplifications à visées didactiques sous forme d'objectifs mesurables, distille au final une information qui peut conduire à des compréhensions partielles que les approches naturopathique et nutrithérapeutique viennent précieusement compléter.

Les neuf repères formellement énoncés depuis 2006 sont les suivants :

  • - Les fruits et légumes : au moins 5 par jour
  • - Les produits laitiers : 3 par jour (3 ou 4 pour les enfants ou les adolescents)
  • - Les féculents à chaque repas et selon l'appétit
  • - Viande, poisson, œuf : 1 à 2 fois par jour
  • - Matières grasses : à limiter
  • - Produits sucrés à limiter
  • - Sel : à limiter
  • - Eau : à volonté pendant et entre les repas
  • - Activité physique : au moins l'équivalent de 30 min. de marche rapide par jour pour les adultes (au moins 1 heure pour les enfants et les adolescents)

L'exercice physique, la consommation de fruits et légumes, la limitation des aliments sucrés et salés et des graisses animales sont des recommandations classiques de la naturopathie. Pour aller un peu plus loin, il faut se pencher sur ces différents repères, point par point.

Les fruits et légumes : au moins 5 par jour

Si le PNNS préconise désormais de choisir des produits frais de saison, on pourrait ajouter que, autant que possible, il faut, pour en exploiter au mieux les nutriments tout en évitant une exposition aux toxiques s'orienter vers des cultures locales et biologiques.
Fruits et légumes sont des sources de fibres et d'antioxydants, protégeant les molécules organiques de l'oxydation et jouant un rôle protecteur contre la cancérogenèse. Autre avantage, la consommation de fruits et légumes accroît le rapport potassium / sodium, facteur essentiel de santé.
En termes d'usages, pour préserver au mieux ces apports, on privilégiera le cru et les cuissons douces.
S'ils sont susceptibles d'affecter la digestion en fin de repas, les fruits frais trouvent, en revanche, sous forme d'en-cas entre les repas leur place idéale.

Les produits laitiers : 3 par jour (3 ou 4 pour les enfants ou les adolescents)

Il est évident que, particulièrement chez les enfants et les adolescents, l'alimentation doit apporter du calcium en quantité suffisante.
Cependant, contrairement à la formulation du PNNS, l'approche naturopathique ne considère pas les produits laitiers comme indispensables dès lors que l'alimentation intègre d'autres apports suffisants de calcium, d'origine végétale, notamment dans les cas d'intolérances à certains des composés présents dans les produits laitiers.

Les féculents à chaque repas et selon l'appétit

Les féculents fournissent des ressources glucidiques sous forme de sucres lents, d'où cette préconisation du programme de santé.
Pour préciser ce conseil, on favorisera les graines complètes, céréales et apparentées. On pourra également ajouter aux classiques comme la pomme de terre une utilisation plus fréquente des légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches), source d'amidon.

Viande, poisson, œuf : 1 à 2 fois par jour

On peut comprendre ici plusieurs préoccupations :

  1. Il s'agit, premièrement, d'intégrer à l'alimentation un apport protéinique dans des proportions suffisantes. Comme dans le cas des produits laitiers, il s'agit d'un raccourci destiné à faire en sorte qu'une consigne simple à interpréter permette au plus grand nombre de satisfaire à ce critère. Certains préféreront éviter les produits d'origine animale et s'en remettre à d'autres sources de protéines, comme le font les tenants du végétarisme.
    Quoi qu'il en soit, quelle que soit l'origine de l'apport, il est préférable afin de limiter la prise de poids de consommer les protéines lors des repas du matin et du midi plutôt que le soir, le dîner ayant avantage à être léger et glucidique.
  2. Deuxièmement, mais là encore quelques précisions seraient requises, les poissons gras et les viandes et œufs issus de filières spécifiques (Bleu-Blanc-Cœur, par exemple) apportent des omégas 3 qui permettent de réguler le rapport oméga 6 / oméga 3 (cf point suivant).

Matières grasses : à limiter

Le problème auquel ce repère entend apporter une solution réside dans la surabondance des omégas 6 dans l'alimentation occidentale au regard des omégas 3. En effet, c'est dans cette disproportion que se trouve le réel risque pour la santé. Une fois que l'on a compris cela, une fois encore, même si l'on saisit tout à fait la démarche des autorités sanitaires, la réduction des graisses en général semblant un facteur plus simple à maîtriser, on pourra chercher, plutôt, à rétablir un ratio plus favorable.
Pour cela, les huiles végétales de première pression à froid doivent être privilégiées et, comme mentionné plus haut, la consommation régulière de poissons gras ou d'œufs et de viandes issus d'une filière oméga 3 est, à cet égard, essentielle.

Produits sucrés à limiter

Ce point n'appelle pas particulièrement d'éclaircissements : les produits transformés issus de l'industrie agro-alimentaires, ainsi que les boissons et autres desserts sont le plus souvent beaucoup trop riches en sucres rapides et il faut, autant que possible, éviter les sucres raffinés.

Sel : à limiter

Ici aussi, les produits industriels recèlent fréquemment des apports de sodium trop importants, que ce soit pour conserver les produits, rehausser leur goût déficient ou, plus taquin, pour faire en sorte qu'ils retiennent plus d'eau et pèsent donc plus lourd. Petite précision : c'est le rapport potassium / sodium qui représente en fait un enjeu de santé. En consommant ce type de produits ou en ajoutant systématiquement du sel à des plats dont la cuisson en a déjà incorporé, on déteriore ce rapport, aggravant le risque d'hypertension artérielle et de maladies cardio-vasculaires.

Eau : à volonté pendant et entre les repas

Cette préconisation vise à instaurer une habitude de consommation d'eau suffisante pour compenser les pertes normales (urine, transpiration, respiration) et pour maintenir l'équilibre de l'organisme. Bien que la dernière mouture du PNNS le fasse moins ressortir, l'objectif secondaire est d'inciter à la diminution des consommations d'alcool et de boissons sucrées qui, d'un point de vue purement sanitaire, ont pris une place trop importante dans les habitudes des Français.
D'un point de vue qualitatif, comme le mentionnent les autorités, l'eau distribuée dans nos habitations est potable, c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de limpidité, de goût, d'absence de germes pathogènes et de concentrations en toxiques inférieurs au seuil toléré. Toutefois, pour être plus précis, la qualité de l'eau des circuits urbains est fluctuante. Elle fait l'objet de mesures et de contrôles réguliers ciblés sur certains éléments mais, soit parce qu'elles sont présentes en-deça des seuils de mesure définis, soit parce qu'elles ne sont pas mesurables ou ne font tout bonnement pas l'objet de mesures, elle contient encore de nombreuses substances xénobiotiques.
Les eaux minérales, quand leurs concentrations en oligoéléments ne sont pas problématiques, posent un cas de conscience quant aux dégâts écologiques inhérents à leurs conditionnements. Les procédés de purification de l'eau du robinet tels que l'osmose inverse, s'ils ne résolvent pas tous les problèmes, permettent quand-même, sous nos latitudes, d'accéder à une eau de bonne qualité et répondant relativement bien, dans le cadre d'une consommation fréquente, aux objectifs de santé.
D'autres boissons telles que le vin rouge (avec modération et en cours de repas) et le thé vert (sans modération et en dehors des repas) peuvent également représenter un apport intéressant, d'autant qu'ils constituent, au même titre que les fruits et légumes frais, des sources d'antioxydants.

Activité physique : au moins l'équivalent de 30 min. de marche rapide par jour pour les adultes (au moins 1 heure pour les enfants et les adolescents)

L'objectif affiché de ce repère dans la démarche PNNS est de permettre, par l'activité physique, de prendre soin de sa santé, d'améliorer sa condition physique et de rester en forme. Les bénéfices individuels sont évidents et d'un point de vue collectif, la Sécurité Sociale a également de plus en plus conscience de l'intérêt que présente le développement de la pratique du sport dans la réduction de la prévalence de nombreuses pathologies. Des expérimentations ont déjà lieu et les plus hautes instances médicales réfléchissent tout haut à un remboursement de la pratique du sport sur ordonnance.
Outre les bienfaits directement perceptibles de la pratique sportive, un des liens proposés en dernière partie de cette lettre fournit une illustration très parlante des effets induits du sport en matière de santé.

Que retenir de tout cela ?

Au terme de ce passage en revue, il ressort clairement que la démarche étatique, de par sa vocation à initier des actions disparates, par des acteurs dont les niveaux et les types de compétences en matière de nutrition et de santé varient fortement, est forcément simplificatrice.
L'information, aussi imparfaite soit-elle, est désormais diffusée et il appartient à chacun d'approfondir pour comprendre les enjeux de cette démarche au lieu d'appliquer sans discernement des préceptes quelque peu monolithiques.
Les outils mis en place évoluent au fil des refontes successives et la compréhension s'affine. Ainsi on voit désormais le discours s'individualiser un peu plus pour cibler plus spécifiquement certaines catégories de personnes présentant des facteurs accrus de risque. La partie consacrée à l'activité physique du fameux "MANGER BOUGER" s'étoffe considérablement. On voit aussi apparaître au rang des actions à mener dans le cadre du PNNS un point mentionnant le développement d'une information validée par les pouvoirs publics sur le bon usage des compléments alimentaires.

S'agira-t-il de stigmatiser une nouvelle fois les utilisateurs de complémentations en traitant, pêle-mêle, des barres hyperprotéinées, des produits de diète et des réelles supplémentations santé ?
Ou bien sera-t-il question, précisément, de reconsidérer les positions établies et d'intégrer pleinement les compléments alimentaires répondant à certains standards de qualité et leurs apports dans la logique de nutrition santé comprise par les autorités sanitaires ?

... à suivre ...

À cet égard, tout particulièrement lorsqu'ils ont choisi de s'éloigner des pistes les plus conventionnelles, les professionnels de santé et leurs patients ont de toute évidence plusieurs longueurs d'avance sur les politiques et ont bien compris que notre organisme a surtout besoin de diversité et de l'apport conjoint de nombreux micronutriments. C'est pourquoi, que ce soit dans les choix opérés pour retrouver une hygiène de vie équilibrée, notamment, mais pas uniquement, au travers de l'alimentation et de l'activité physique, un bilan adapté et le conseil d'un praticien avisé demeurent la voie la plus pertinente pour identifier les besoins de chacun et trouver les réponses les plus appropriées.

Références :

  1. 1- site officiel du Programme National Nutrition Santé
  2. 2- dernière version du PNNS pour la période 2011-2015 (au format PDF)
  3. 3- site de présentation de la filière oméga 3 Bleu-Blanc-Cœur
  4. 4- article de l'ANSES consacré au sel, à sa fonction et à ses risques pour l'organisme
  5. 5- expérimentation strasbourgeoise de remboursement "du sport santé" présentée par Le Monde
  6. 6- présentation du rapport de l'Académie de Médecine préconisant le remboursement du sport sur ordonnance sur le site du Figaro Santé

Actualité Synphonat

Meilleurs Vœux !

Toute l'équipe de Synphonat vous souhaite, à vous et à vos proches, une très bonne année 2013. Engagement humain, expertise produits, qualité de service, conseils de professionnels de santé compétents, nous serons à vos côtés pour que la santé soit au rendez-vous au fils des saisons. N'hésitez pas à nous solliciter !

Nouveautés produits

Le début d'année est traditionnellement rythmé pour la SCOP Synphonat par une Assemblée Générale. Ce rendez-vous a permis à nos équipes de se retrouver pour tirer un bilan et présenter aussi les nouveaux produits à nos équipes terrain. Nos responsables régionaux sont à présent fin prêts pour que, près de chez vous, les professionnels de santé sachent vous dispenser tous les bénéfices de Dermax, une gamme de traitements du psoriasis et des dermatites, et de Klamacor, un complément à base d'algue AFA du lac Klamath qui favorise la régulation de la fonction cardiovasculaire.

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Crédits photographiques : Olle Svensson

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