Des PIGMENTS pour nous protéger des radiations ultraviolettes (UV)

Les radiations ultraviolettes

Les UVA sont la partie la plus agressive du spectre solaire qui arrive à la surface de la terre. Plus la longueur d’onde est courte plus le rayonnement est agressif ; mais plus il est arrêté par la stratosphère et la couche d’ozone. Ainsi, les UVC ne nous parviennent pas. Trente pourcents des UVB arrivent à la surface de la terre. Ils sont plus agressifs que les UVA. Mais ces derniers pénètrent plus en profondeur dans le derme et sont responsables du vieillissement de la peau tandis que les UVB sont responsables du coup de soleil. La lumière bleue de plus grande longueur d’onde n’a pas d’impact sur la peau mais est néfaste pour la rétine.

spectre solaire

Comment la peau et la rétine se défendent contre les radiations ultraviolettes qui l’atteignent ?

Dans la peau et l’œil se trouvent des substances capables de diffracter la lumière et d’absorber une partie de son énergie pour la transformer en chaleur. Les substances les plus efficaces sont des pigments colorés. On distingue les pigments fabriqués par la peau des pigments apportés par l’alimentation.

La mélanine est le pigment produit par l’épiderme pour arrêter les UV. Cinquante  à soixante-quinze pourcents des UV sont absorbés par la mélanine. Bien entendu, plus la peau est colorée, meilleure est l’absorption des UV et meilleure est donc la protection. Ainsi, la peau noire est 2 à 3 fois plus efficace. Seuls 7.5% des UVB pénètrent la peau noire contre 24% pour la peau blanche.  De même 18% des UVA pénètrent la peau noire contre 55% la peau blanche.

L’œil, quant à lui, utilise les pigments fournis par l’alimentation qu’on appelle caroténoïdes  et plus particulièrement la lutéine que l’on trouve par exemple dans les épinards. Les graisses saturées (beurre) facilitent l’assimilation de la lutéine. L’expression « mettre du beurre dans ses épinards » trouve ici toute sa place !

Les pigments alimentaires ont un second intérêt et non des moindres, celui d’être fortement antioxydants. Lutter contre l’oxydation induite par le rayonnement solaire c’est protéger sa vision et sa peau du vieillissement accéléré.

SOLEIL ET ALIMENTATION : Mettez de la couleur dans votre assiette !

Nous avons vu que les pigments étaient protecteurs de l’oxydation provoquée par le rayonnement solaire sur notre peau ou notre rétine. On peut distinguer 2 grandes classes de pigments, les flavonoïdes et les caroténoïdes. Où trouver plus précisément ces pigments dans notre alimentation ?

Les flavonoïdes

cannelle

Les flavonoïdes sont des substances fabriquées par les plantes pour se défendre contre les agressions extérieures : UV, sécheresse, basses températures, toxicité des métaux lourds, attaque de pathogènes. Plus le stress est important, plus elles en produisent. Ainsi, les flavonoïdes jouent le rôle d’écran solaire pour les plantes. Ils atténuent la pénétration des UV. En consommant ces flavonoïdes, nous bénéficions de leur effet protecteur.

La couleur des pigments renseigne sur la présence de molécules protectrices et jouent un rôle direct.

  • La couleur brune de l’enveloppe des graines ou des coquilles est liée à la présence de proanthocyanidines (tanins). On en trouve également dans le thé, la cannelle ou le vin.

graines

 

  • La couleur rouge-fushia des fruits rouges signe leur richesse en anthocyanes.

fruits rouges

Le tableau suivant précise la richesse en polyphénols des fruits et légumes

FRUITS

En mg pour 100g

LEGUMES

En mg/100g

Fraise

263.8

Artichaut

321.3

litchi,

222.3

Persil

280.2

Raisin

195.5

Choux de Bruxelles

257.1

Abricot

179.8

Echalote

104.1

Pomme

179.1

Brocoli

98.9

Datte

99.3

Céleri

84.7

Ananas

47.2

Pomme de terre

23.1

Nectarine

44

Fenouil, tomate

13

Agrumes

30

Chou-fleur

12.45

Kiwi

28

Carotte

10.1

Pastèque

11.6

Haricot

10

Melon

7.8

Avocat

3.6

Les caroténoïdes

La couleur de notre peau dépend de 3 pigments par ordre décroissant de prédominance: la mélanine, les caroténoïdes et l’hémoglobine. Savez-vous que, plus la teneur en caroténoïdes de notre peau est élevée plus nous sommes attractifs vis-à-vis du sexe opposé ? Signe sans doute d’une meilleure santé car mieux protégés par notre alimentation riche en substances antioxydantes. Alors ne nous privons pas !

Les caroténoïdes sont au nombre de 600 dans la nature, 50 dans notre alimentation. Vingt sont détectés dans le sang. Le chef de file est le lycopène surtout présent dans la tomate. Faciles à repérer, la couleur des caroténoïdes va du jaune au rouge en passant par toutes les teintes orangées.

  • Dans la peau, le lycopène et le béta-carotène sont prédominants car ce sont les meilleurs protecteurs du stress oxydant induit par le rayonnement solaire.
  • Dans l’œil, c’est la lutéine car elle absorbe la lumière bleue très toxique pour la rétine. 50 à 90% de la lumière incidente est absorbée par ce pigment accompagné de la zéaxanthine.

L’assimilation des caroténoïdes est très variable d’un individu à l’autre. Mais des moyens simples permettent d’optimiser leur absorption. Ainsi l’huile d’olive augmente l’absorption du béta-carotène et le beurre celui de la lutéine.  

Caroténoïdes

Aliments

Taux cutanés (ng/g)

Lycopène

Tomate

49,8

b-carotène

Carotte

23,5

Lutéine

Salade, épinards

8,3

Alpha-carotène

carotte

6,4

Zéaxanthine

Maïs

1,5

ACTIVITES DE LOISIRS EN NATURE : Attention aux végétaux photosensibilisants !

L’action conjointe d’une substance chimique présente dans certaines plantes et d’un rayonnement solaire correspondant aux UVA peut entrainer une réaction cutanée toxique appelée phytophotodermatose. Les UVA sont présents tout au long de la journée contrairement aux UVB présents surtout entre 11h et 15h heure solaire.

 La réaction aura donc lieu sur les zones exposées au soleil là où la substance aura été appliquée:

Dos des mains, avant-bras, visage, décolleté

photosensibilisation

Photo extraite du site : http://www.atlasdedermatologieprofessionnelle.com/index.php/Image:Phytophotodermatose_citrons12.jpg

Les substances toxiques sont les furocoumarines qui sont fabriqués par la plante pour lutter contre les champignons. Dans la nature, on retrouve ces substances dans le figuier commun, le céleri (par contact ou ingestion), la berce du Caucase, les arbustes du genre Zanthoxylum (poivrier du Sichuan) les agrumes (pamplemousse, citron, mandarine, bergamote), l'aneth, le persil, le panais, les rutacées (lime ou citron vert, orange) et les Apiaceaes. Ces dernières sont souvent impliquées lors du passage de la tondeuse à gazon ou de la débroussailleuse. Attention également aux macérâts huileux de Millepertuis.

Les personnes les plus à risque de phytophotodermatoses appartiennent le plus souvent aux métiers.

  • de la cosmétique par contact avec des produits contenant de l’huile de bergamote ou de la tannerie (traitement des cuirs) ;
  • de l’alimentation (fruits et légumes) : production de jus de citron ou préparation contenant de la lime (cocktails, guacamole) ou du céleri ;
  • du jardinage : contact avec des plantes et légumes phototoxiques.

Mais tout le monde peut être touché lorsque les 2 événements se conjuguent,  que la substance est suffisamment concentrée et le rayonnement suffisamment prolongé. La réaction est immédiate et est secondaire à un stress oxydatif important qui touche toutes les couches de la peau : l’épiderme, le derme et aussi les vaisseaux. Il y a en plus une réaction d’hyperpigmentation de la zone atteinte.

Liste des plantes photosensibilisantes empruntée à www.altheaprovence.com

Famille

Plantes

Apiaceae

  • Aneth (Anethum graveolens) - graines et feuilles
  • Angelique (Angelica archangelica, A. atropurpurea, A. dahurica, A. sinensis, A. pubescens) – racines, tiges et fruits
  • Anis (Pimpinella anisum) – fruits
  • Berce (Heracleum sphondylium, H. mantegazzianum) – toute la plante
  • Carotte sauvage (Daucus carota)
  • Cèleri (Apium graveolens) – graines, branches et racines
  • Cumin (Cuminum cyminum) – graines
  • Fenouil (Foeniculum vulgare) – graines et bulbe
  • Khella (Ammi visnaga) – graines
  • Livèche (Levisticum officinale)
  • Panais (Pastinaca sativa)
  • Persil (Petroselinum sativum) – feuilles

Rutaceae

  • Bergamotier (Citrus bergamia) - peau
  • Citron (Citrus limonum) – peau
  • Citron vert (Citrus aurantifolia) – peau
  • Fraxinelle (Dictamnus albus)
  • Orange amère (Citrus aurantium) - peau
  • Pamplemousse (Citrus paradisi) – peau
  • Rue (Ruta graveolens, R. angustifolia)

Autres

  • Achillée millefeuille (Achillea millefolium)
  • Aigremoine (Agrimonia eupatoria)
  • Chénopode (Chenopodium spp.)
  • Figuier (Ficus carica) – feuilles
  • Millepertuis (Hypericum perforatum)
  • Psoralea corylifolia

LUMIERE BLEUE ET SOMMEIL (inspiré de neuromonaco.com)

Chaque être humain bénéficie d’une horloge interne basée sur une durée normalement un peu supérieure à 24 heures. Elle est remise à l’heure chaque jour, notamment au travers d’un récepteur spécialisé de l’œil, qui réagit à une lumière bleu foncé (longueur d’onde de 464 nm) pour contrôler la sécrétion de mélatonine. Ceci signifie que si un excès de lumière bleu est néfaste, son absence l’est aussi !

Ainsi, l’éclairage électrique vient totalement perturber cette régulation, surtout quand les lampes utilisées sont à dominante bleue. Les écrans LED des ordinateurs sont de grands perturbateurs du rythme veille/sommeil de ce fait. De même, la lumière électrique, y compris les lampes dites full spectrum », reproduisent très mal la lumière du jour et leur effet est péjoratif pour un grand nombre de personnes. Ainsi, selon différents auteurs :

  • 26% des Danois souffrent de dépression hivernale.
  • La “Photothérapie” : exposition à une forte lumière enrichie en bleu ou, mieux, au plein soleil, a montré son efficacité contre la dépression hivernale et la bipolarité.
  • Des auteurs ont trouvé qu’éclairer un espace de travail avec une lumière enrichie en bleu augmentait l’efficacité et le bien-être des employés.

Il existe des moyens simples de recaler son rythme circadien avec la lumière naturelle.

  • Dans une étude, une semaine de camping en pleine nature avait suffi pour réinitialiser le rythme circadien au rythme solaire chez 8 étudiants.
  • Il suffirait de s’exposer à de fortes lumières à certains moments et à se mettre dans le noir à d’autres pour se remettre rapidement du jetlag. Olivia Walch, étudiante à l’Université du Michigan, a réalisé une application iPhone qui fait tous les calculs et fournit le planning. Exemple pour aller à Tokyo et se réajuster en 72 heures : 

adaptation sommeil lumière

En pratique, pour ne pas dérégler son horloge, il est nécessaire d’ouvrir ses volets le matin et de s’exposer à la lumière du jour. Le soir, il est préférable de laisser hors de la chambre tous les écrans : télévision, ordinateur, tablette et téléphone portable et de préférer une bonne BD ou un bon bouquin !

Le point de vue Naturopathique :

Un des principes fondamentaux de la Naturopathie est celui de la préservation de ce que nous appelons la force ou énergie vitale.

Sans cette énergie vitale présente dans l’organisme en quantité suffisante il n’est pas possible d’envisager des techniques de détoxination par exemple, elle est une priorité et un prérequis indispensable. Le bilan vital en Naturopathie vise à évaluer la qualité de cette énergie chez l’individu à un instant T, ce qui conditionnera le choix des techniques à mettre en place pour rétablir un équilibre global.

Une des techniques utilisées pour recharger le corps en énergie vitale est l’Actinologie. Il s’agit de l’utilisation de rayons : selon leur nature et leur fréquence ceux-ci seront nocifs ou bénéfiques. Il va de soi que le choix se fera sur ces derniers !

Le rayonnement solaire est considéré comme le plus « vitalogène », à condition d’en faire un usage maîtrisé pour obtenir des effets bienfaisants.

Il suffit d’observer sur terre l’impact qu’il a dans la manifestation de la vie, et de remarquer que c’est dans les zones chaudes et ensoleillées que se développe une intense activité biologique.

Comme le montre bien l’Energétique traditionnelle chinoise à travers le concept du YIN/YANG, Il faut 2/3 de YANG et 1/3 de YIN pour le maintien de la vie sur terre.

L’humain n’échappe pas à cette règle, cet équilibre en lui est fondamental, et il faut donc considérer l’exposition à la lumière du soleil comme une source d’énergie YANG utile et nécessaire.

Le cycle même de la vie dépend de l’alternance de l’ensoleillement qui donne les différentes saisons, le jour et la nuit, avec des états différents correspondants qu’il suffit d’observer chez tout un chacun:

  • Cycle de veille et de sommeil
  • Dynamisme en été et léthargie en hiver etc…

Utiliser l’ensoleillement peut donc s’avérer utile pour récupérer de la vitalité :

La meilleure façon est de ne pas s’exposer directement au soleil, une exposition sous un parasol est suffisante, l’idéal serait d’être complètement nu (pour capter au niveau des organes reproducteurs).

L’énergie la plus vitalogène est celle de la première partie de la journée, énergie dite « montante », la plus yang, dynamisatrice.

L’exposition se fera progressivement de façon à permettre au corps de s’y adapter et fabriquer les pigments protecteurs (mélanine).

La pénétration de cette énergie vitale solaire se fait par les yeux et la peau.

Le rayonnement au niveau des yeux :

Si exposer la vue directement aux rayons du soleil peut être nocif, il est en revanche important de pouvoir la recevoir de façon indirecte (promenade dans les bois ; sorties aux premières heures de la journée…) : on sait physiologiquement qu’il permettra la régulation du sommeil (par la synthèse de la mélatonine), mais il aura un impact sur des régulations psychiques (amélioration de l’humeur...)

Le rayonnement au niveau de la peau :

  • permet la stimulation des éliminations par cet émonctoire (glandes sébacées et sudoripares), important compte tenu de l’impact de l’« encrassement » des tissus dans de nombreuses pathologies et dans la baisse de la vitalité.
  • L’exposition maîtrisée au soleil (15 min par jour le matin jusqu’à 11h) favorise et se conseille pour accélérer la réparation des fractures de l’os (où le plâtre en isolant de la lumière représente un frein par ailleurs...) ;
  • renforce la barrière cutanée, la rendant plus résistante
  • favorise la diminution du psoriasis, de l’acné…

En conclusion

Il ne faut pas négliger les conséquences néfastes d’une exposition au soleil excessive, aux heures centrales de la journée. En revanche, ceci ne doit pas nous faire oublier que le soleil et sa lumière ont un apport vital essentiel aussi bien au niveau physique que psychologique, et qu’il peut représenter une thérapie à lui tout seul , aussi bien en prévention,  qu’associé à d’autres techniques (micronutrition, phytothérapie…)  dans des situations complexes de problématiques de santé (sommeil, dépression, fatigue chronique, etc…).

Pour une prévention au quotidien il suffit de faire preuve de bon sens et respecter une exposition à la lumière quotidienne, pas forcément au soleil direct. Pour des pratiques plus thérapeutiques un accompagnement par un professionnel de santé s’avère important, afin de s’adapter à chaque situation selon les besoins identifiés par le thérapeute.