Les études scientifiques sont des recherches effectuées dans un cadre rigoureux permettant de différencier les faits objectifs, qui sont de l’ordre de la vérité, des interprétations subjectives, qui reposent sur la croyance.

Cette démarche fondatrice de la science a été conçue pour établir une connaissance de ce qui est vrai indépendante de toute croyance personnelle. Elle repose sur l’exérience, et l’interprétation rationnelle des faits. Toute découverte peut ainsi être vérifiée par une autre équipe de recherche.
Les sociétés modernes s’appuient sur la science pour établir leur référentiel de connaissances. Sont-elles différentes des sociétés traditionnelles qui reposaient sur des croyances religieuses ou traditionnelles ? Oui et non. Oui, parce qu’elles ont introduit une démarche qui permet de vérifier et remettre en cause les vérités établies.

Non, parce que cette démarche est limitée par deux types d’influences (idéologique et économique) qui conduisent parfois à établir comme vrai ce qui est préalablement choisi comme tel.
Différents scandales sanitaires ou l’incapacité des autorités médicales à reconnaître l’efficacité de techniques de soins alternatives, ont mis en doute les limites de la science comme référence de connaissance pour la gouvernance des communautés humaines.
Une question se pose alors pour chacun d’entre nous : qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui ne l’est pas ?
La question est d’autant plus pertinente que les informations sur la santé diffusées par les médias, issues ou non d’études scientifiques, sont toujours une interprétation des auteurs d’articles, ce qui peut aussi faire dévier les propos dans la subjectivité.

Nous allons développer ces différents aspects, pour mieux discerner ce que nous pouvons considérer comme vrai ou non dans les informations issues d’études scientifiques et d’articles diffusés par les médias.

LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE ET SES DÉVIANCES

La science s’est démarquée des religions en ne tenant pour vrai que ce qui peut être validé par une expérience bien conduite, et vérifié par d’autres expérimentateurs. Dans la lignée de René Descartes et Auguste Comte, elle s’appuie sur la raison et non sur la foi.
Cette démarche a ouvert l’humanité vers une connaissance consensuelle et accessible à tous. Elle a permis de nombreux progrès. Nous pouvons aussi observer qu’elle a conduit à une menace réelle sur la planète qui n’a pas été anticipée et qui ne trouve pas de solution. Dans le domaine de santé, nous constatons que la démarche scientifique a établi la prédominance d’une médecine technologique qui ne sait pas intégrer le savoir-faire des autres approches thérapeutiques.
Le problème n’est cependant pas la démarche scientifique elle-même. Il est la conséquence ses déviances, motivées par des intérêts idéologiques ou économiques.

LE FILTRE PUISSANT DE LA SUBJECTIVITÉ

Le cerveau humain ne permet pas de connaître directement le monde tel qu’il est. Il permet seulement de se faire une représentation intérieure, comme une carte qui n’est pas le territoire et permet simplement de s’y retrouver. Souvent, n’ayant pas conscience de cela, nous croyons que notre carte personnelle est le véritable territoire, et nous ne comprenons pas pourquoi les autres ne voient pas le même.
Chaque être construit ses propres représentations. Tout ce qu’il observe, apprend, déduit, est formaté pour entrer dans sa propre représentation. Ainsi, un même fait est interprété de multiples manières par chacun de nous. Nous voyons les choses avec les œillères de nos croyances, et nous sommes convaincus que cela et vrai. Nous pouvons même aller jusqu’à combattre pour que cette vérité s’impose.
Les vérités personnelles sont différentes et s’opposent dans un rapport de force.
Les guerres de religions illustrent très bien cette situation. Elles nous ont montré à quel point elles sont sans issue. Si nous souhaitons nous réconcilier avec une vérité objective, commune et accessible à tous, nous devons sortir de cette subjectivité personnelle pour établir ce qui est vrai.

LA RECHERCHE D’OBJECTIVITÉ

La belle idée de la science moderne est de reconnaître les limites de la subjectivité des vérités personnelles et de proposer une démarche pour en sortir. Cette démarche postule qu’une expérimentation bien conduite peut établir des relations de cause à effets indépendantes des croyances des uns des autres, vérifiables par de nouvelles expériences. Cela permet d’établir des lois que chacun peut admettre pour avoir une référence commune.
Les diverses disciplines scientifiques (physique, chimie, médecine, sociologie…) ont établi des lois, maintes fois vérifiées dans des contextes différents. Ces lois se placent au-delà des croyances personnelles et constituent un patrimoine collectif de connaissances.
Cependant, le maintien de cette objectivité demande une intégrité et une honnêteté qui ne sont pas toujours présentes chez les êtres humains. Le manque de rigueur, les manipulations plus ou moins conscientes, et les fraudes manifestes, peuvent ainsi souiller ce beau patrimoine avec des contre-vérités, qui ne sont plus au service de la connaissance collective mais d’intérêts personnels.

DÉVIANCE PAR INTÉRÊT IDÉOLOGIQUE

Il y a déviance idéologique quand une croyance de départ (un postulat), considérée comme vraie, impose un cadre d’expérience qui ne peut valider que ce qui est conforme au postulat initial.

Exemple de l’homéopathie
Étudier l’homéopathie dans les mêmes conditions que la pharmacologie, qui considère que seule la présence de molécules actives explique une action, aboutit au fait qu’elle n’a pas d’activité thérapeutique et agit comme un placebo. Or, les remèdes homéopathiques n’agissent pas par la présence de molécules actives, mais par l’information que celles-ci ont laissée dans l’eau. L’activité dépend de la qualité de la préparation (qui diminue avec l’industrialisation des processus de fabrication) et du contexte dans lequel le remède sera prescrit et pris. D’autre part, le remède n’est pas fonction de la pathologie mais de la personne. Ces spécificités ne sont pas prises en compte par les protocoles, taillés sur mesure pour les médicaments qui soignent une pathologie et non une personne. Il n’est donc pas étonnant que les résultats soient négatifs. L’homéopathie est ainsi considérée comme une médecine de charlatan, ce qui confirme le postulat de départ.

La déviance idéologique dans la recherche médicale peut être liée à un manque d’ouverture des chercheurs à ce qui leur est encore totalement inconnu. Elle peut aussi venir des experts et des comités de validation des publications, qui écartent les découvertes menaçantes pour leur position de pouvoir, par la remise en cause des fondements sur lequel ils ont construit leur carrière.

Exemple de la mémoire de l’eau
Les travaux de Jacques Benveniste, sur la mémoire de l’eau, ont été invalidés par des méthodes dignes des périodes d’inquisition. Trop dérangeants pour le modèle de connaissance actuel ! Ils ont cependant été réalisés dans la plus grande rigueur par un chercheur reconnu, et vérifiés depuis, dans la plus grande indifférence, par d’autres équipes de chercheurs tout aussi reconnus [3].

DÉVIANCE PAR INTÉRÊT ÉCONOMIQUE

Il y a déviance économique quand le résultat d’une recherche impacte positivement ou négativement les profits du chercheur ou du financeur de l’expérimentation.
Ainsi, des études peuvent être arrangées pour être plus favorables à un produit qui peut générer ensuite des profits. D’autres études, clairement défavorables, peuvent être écartées et leurs résultats ne seront jamais rendus public.
Cela s’est probablement produit pour des médicaments ayant des effets secondaires qui auraient entravé leur commercialisation [4]. C’est après l’observation des dégâts engendrés suivi d’une action judiciaire ou d’un relais médiatique que le produit sera retiré du marché, ou devra modifier sa notice, après plusieurs années de commerce lucratif.
Cela s’est produit également pour l’industrie sucrière, qui pendant longtemps a financé des recherches pour montrer l’innocuité du sucre face au danger des matières grasses [5]. Nous savons désormais que la vérité est plutôt dans l’inversion de cette équation, ce qui conduit à réhabiliter les matières grasses (avec cependant une certaine qualité), et à limiter le sucre dont l’excès a des effets bien plus néfastes que tout ce qui avait été imaginé.

ÉTUDES D’OBSERVATION ET D’INTERVENTION EN SANTÉ

Dans le domaine de la santé, du fait de la grande diversité des situations individuelles, une thérapie ayant de bons résultats sur une personne ne fonctionnera pas forcément sur une autre. Une observation isolée ou sur un petit nombre de sujets ne permet pas d’établir une loi générale.
Une observation définie dans un cadre rigoureux et portant sur une vaste population apporte des indications plus précieuses, mais peut encore conduire à des conclusions erronées.
En revanche, les études d’intervention conduites avec un groupe témoin (essais contrôlés randomisés) sont sans équivoque la source de connaissance la plus fiable pour connaître l’efficacité d’un produit ou d’un acte thérapeutique.

UN CAS PARTICULIER NE FAIT PAS UNE LOI

Une erreur souvent commise dans le soin est de penser que ce qui nous a guéris guérira aussi les autres. De même, un praticien qui affirme qu’un produit est efficace sur une pathologie parce qu’il obtient de bons résultats peut se tromper. Le même produit utilisé par un autre praticien peut s’avérer décevant. Les résultats attribués au seul produit sont en fait la conséquence d’un ensemble complexe de facteurs qui varient d’un thérapeute à l’autre.
C’est la raison pour laquelle un cas ou quelques cas ne font jamais une loi. Seules les expérimentations contrôlées, qui comparent les effets d’un produit à son absence dans le même contexte (placebo), ont une valeur scientifique.
L’observation de cas particuliers reste utile quand elle fait l’objet d’une description détaillée. Elle ouvre des pistes de recherche, ou peut remettre en cause ce que l’on croyait être une vérité établie. Ce serait le cas notamment lorsqu’une personne guérit d’une maladie considérée comme incurable, mais pour les raisons expliquées précédemment (intérêt idéologique), ces observations restent généralement sans suite !

ÉTUDES D’OBSERVATION

Les grandes études d’observation consistent à définir plusieurs populations, comparables sur un nombre important de facteurs, et différentes sur un critère que l’on veut étudier.

Exemple : l’étude des 7 pays
Cette expérimentation de grande ampleur incluait des hommes d’une certaine tranche d’âge répondant à la diversité humaine habituelle, habitant diverses régions du monde ayant des modes alimentaires spécifiques. Avec un suivi d’une quinzaine d’années, il est apparu que les Américains et les Finlandais avaient un risque 20 fois plus élevé que les Crétois de mourir d’un accident vasculaire ! Cela a permis, en comparant leurs rations alimentaires, d’observer certains facteurs probablement influents en nutrition-santé [6].
Il faut cependant rester prudent. Les informations recueillies par les études d’observation ouvrent des pistes mais ne définissent pas des lois. Dans l’exemple précédemment cité, il peut y avoir entre Américains et Crétois d’autres facteurs différents que l’alimentation. Ce sont des études d’intervention, effectuées ultérieurement, qui ont confirmé l’intérêt d’un régime méditerranéen enrichi en oméga 3 (type traditionnel crétois).
De nombreuses études reprises par la presse annonçant les effets particuliers d’un aliment ou d’un comportement sont des études d’observation, et devraient être interprétées avec la plus grande prudence.

ÉTUDES D’INTERVENTION

Une étude d’observation s’intéresse au passé et tente de faire des liens entre certains critères de mode de vie et des effets santé observés, avec les limites que nous avons évoquées.
Une étude d’intervention part du présent, avec un ensemble de sujets (on parle alors de cohorte), répartis en deux ou plusieurs groupes homogènes. Il y a alors plusieurs cas de figure.
– Lors d’une recherche sur l’alimentation ou un comportement, le groupe « étude » adopte un nouveau mode alimentaire ou une nouvelle pratique, alors que le groupe « témoin » ne change rien.
– Lors de l’évaluation d’un produit, un groupe prend le produit et l’autre un placebo dont l’apparence mime le produit mais sans les substances actives. Pour une rigueur maximale, ni les sujets ni les expérimentateurs ne savent qui prend le vrai produit ou le placebo : c’est le principe de l’étude en double aveugle.
Une amélioration notable du groupe qui a adopté le critère à étudier par rapport au groupe témoin valide l’efficacité du produit ou du mode alimentaire.

SYNTHÈSES ET MÉTA-ANALYSES

Souvent, les diverses études évaluant une même solution thérapeutique conduisent à des résultats divergents, indiquant que celle-ci est soit efficace, soit inefficace. Il devient alors difficile de s’y retrouver, d’autant plus que les partisans de la solution s’appuient sur les études favorables, et les détracteurs sur les études défavorables.
Dans ce cas, des études d’un troisième type sont nécessaires : celles qui font la synthèse de toutes les expérimentations connues effectuées sur le même sujet. La forme la plus aboutie, la méta-analyse, utilise un protocole rigoureux qui intègre chaque étude effectuée en prenant en compte le nombre de participants et la qualité de son protocole.
Dans le domaine des médicaments et des produits de santé naturels, les méta-analyses sont aujourd'hui les meilleures références pour évaluer l’efficacité.

L’ÉPINEUX PROBLÈME DU FINANCEMENT

Nous l’avons évoqué précédemment, diverses motivations peuvent faire dévier le résultat d’une étude scientifique vers un résultat attendu, qui n’a donc plus l’objectivité affichée. L’argent en est une. Toute expérimentation nécessite un budget et le financeur détient, s’il le souhaite, un véritable pouvoir de pression sur l’orientation du protocole. Étant propriétaire de ce qu’il a financé, il a aussi la liberté de publier ou non les résultats obtenus.

L’ARGENT, MOYEN INDISPENSABLE DE LA RECHERCHE

On pourrait penser qu’il suffit de la motivation pour réaliser une expérimentation scientifique. Ce n’est pas le cas. Une étude bien menée nécessite une lourdeur protocolaire, des moyens techniques et du temps qui implique un budget conséquent. La simple évaluation d’un produit de santé naturel avec une centaine de sujets volontaires et un groupe témoin dépasse les 150 000 €. Seul un État, un mécène, ou une entreprise intéressée par le résultat peuvent investir une telle somme !

FINANCEMENT PUBLIC, POUR UN INTÉRÊT COLLECTIF ?

Le financement public, destiné à l’avancée de la connaissance collective, peut entreprendre des recherches d’intérêt général, ne débouchant pas forcément sur des profits. Il est cependant de plus en plus rare. Les États rechignant à payer des recherches qui ne rapportent rien de concret, les chercheurs sont invités à trouver des financements privés, et donc à orienter leurs travaux vers des domaines à visée lucrative.

FINANCEMENT PRIVÉ, POUR DES INTÉRÊTS PARTICULIERS

Le financement privé, qu’il soit direct ou indirect en soutenant les travaux de chercheurs publics, pourrait être désintéressé dans le cadre d’un mécénat, mais cela est exceptionnel. Généralement, le financement privé est un investissement qui espère des retombées. Il est donc un pari sur le résultat, ce qui crée toutes les conditions pour orienter la recherche vers ce résultat.
Depuis quelques années, l’observation d’effets secondaires ou la réévaluation des effets de médicaments a ainsi montré que les études initiales, qui avaient permis la validation de ce médicament, étaient probablement faussées. Cela a été le cas pour les statines, destinées à prévenir le risque vasculaire en abaissant le cholestérol sanguin [7].

LA DÉRIVE LIÉE AU LIBÉRALISME ÉCONOMIQUE ET LES GARDE-FOUS NÉCESSAIRES

La réalité de la recherche médicale, au fur et à mesure qu’elle se révèle, conduit à accuser les industries pharmaceutiques de se soucier davantage de leurs profits que de la santé des gens. Cela semble évident.
Il est cependant facile de charger ces sociétés d’un côté, et de bénéficier de leurs innovations de l’autre. C’est plutôt un système de fonctionnement qui pose question. Les industries de la santé sont avant tout confrontées à la réalité économique, et leur objectif premier, dans un système libéral, est d’être rentable. Cela ne justifie pas, bien sûr, certaines négligences ou actions malhonnêtes. Il faut juste rappeler que ces sociétés respectent globalement les lois, et que ce sont peut-être ces lois humaines qui sont responsables de la situation.

Fallait-il confier l’innovation en santé à des groupes privés qui n’ont intérêt à rechercher que dans les directions qui favorisent leurs profits ? Il est trop tard pour se poser la question, c’est déjà fait ! Il est en revanche encore temps de consolider un cadre législatif qui protège les futurs utilisateurs de médicaments et dispositifs médicaux.
Les nouvelles contraintes obligeant les chercheurs à déclarer leurs liens avec des entreprises privées ont déjà fait avancer les choses, mais il y a encore du chemin !

DISCERNER, LA CLEF DE LA SOUVERAINETÉ INDIVIDUELLE

Face à la masse pléthorique d’informations dont nous disposons aujourd'hui sur la santé et tout ce qui peut la favoriser (alimentation, mode de vie, médicaments, produits de santé naturels), comment discerner ce qui est vrai ou faux ?
La limite entre vrai et faux dépend parfois de l’angle par lequel sont évaluées les choses. Il est donc plus intéressant de se questionner ce qui nous est utile ou non. Pour cela, nous pouvons acquérir un sens critique sur la valeur des informations qui circulent, sélectionner des sources fiables, et avoir le discernement de choisir ce qui nous est utile.

LA VÉRITÉ EXISTE-T-ELLE ?

C’est une grande question philosophique ! Au fond de son exploration, la vérité absolue semble inaccessible à l’esprit humain. Ce que nous appelons vérité est plutôt un point de vue consensuel.
Nous pouvons toutefois accorder aux lois déterminées par la recherche scientifique et suffisamment vérifiées pour écarter les fraudes un crédit général bien supérieur à ce qui n’est que de la croyance issue d’une expérience personnelle.

L’UTILITÉ, PLUTÔT QUE LA VÉRITÉ

Pour autant, nous ne pouvons pas négliger nos propres expériences. Qui peut mieux que nous-même savoir ce qui est bon pour nous, si nous observons attentivement ce qui se passe en nous, en restant à l’écoute des autres qui peuvent nous alerter si nous sommes aveuglés par une croyance qui masque la réalité.
Si, par exemple, prendre de l’homéopathie améliore notre difficulté, qu’est-ce qui est le plus important : que cet effet ne soit pas validé par la science actuelle, ou que cela nous donne satisfaction sans prise de risque ?
Une démarche pragmatique, ayant intégré que les « vérités » sont relatives, conduit à la question suivante : qu’est-ce qui nous est le plus utile : ce qui nous fait du bien sans présenter de danger, ou ce qui est supposé vrai ?
N’oublions pas cependant que dans le cas de certaines maladies, ce qui nous fait du bien dans l’immédiat sans prendre en compte les conséquences prévisibles peut s’avérer dangereux. C’est pourquoi la connaissance médicale, même si elle n’est pas absolue, repose sur une démarche rigoureuse et devrait toujours être pleinement considérée.

RECHERCHER ET DÉTECTER LES CONFLITS D’INTÉRÊTS

Quand nous recevons une information, directement d’une personne, d’un journal, d’un site internet, avec parfois le relais d’un réseau social, quelques questions peuvent éclairer notre discernement :
– De qui provient l’information (notamment quand elle est relayée) ?
– La source de l’information a-t-elle des intérêts idéologiques ? En d’autres termes : est-ce qu’elle défend un point de vue spécifique ? Par exemple, un journal dont le « fonds de commerce » est la défense des médecines alternatives soulignera les vertus des traitements naturels et pointera les faiblesses de la médecine.
– La source a-t-elle des intérêts économiques à diffuser cette information ? Cela est probable lorsqu’une revue propose un article sur un médicament en affichant à côté ou plus loin une publicité pour une spécialité le contenant. Si elle tient des propos défavorables au produit, elle perd le contrat publicitaire. De même, un post internet sur un produit de santé naturel contenant un lien qui permet de le commander directement est couramment associée à une rémunération au nombre de clics.
Les conflits d’intérêts ne signifient pas qu’il y a forcément déviation de l’information, mais le risque est forcément accru ! Ils invitent donc à poser un regard plus critique.

CHOISIR ET NON PAS SUBIR SES SOURCES D’INFORMATION

Les études qui fournissent les connaissances nouvelles sont reprises sous forme de brèves par les médias, qui proposent des interprétations plus ou moins orientées selon les valeurs subjectives du rédacteur ou du média. Les synthèses sur divers sujets ont généralement les mêmes orientations.
Les critères de discernement précédemment posés sont toujours précieux.
Pour économiser du temps et de l’énergie, il est avantageux de prendre le temps d’évaluer nos sources d’information, notamment sur les valeurs idéologiques qu’elles défendent et la manière dont elles sont financées.
Nous pouvons alors consulter tranquillement les sources en qui nous avons confiance, et se méfier davantage de ce qui nous arrive directement, sans que nous l’ayons demandé.