Lettre d'Information Synphonat
Numéro 3 - Décembre 2010

Bonjour,

Pour cette troisième édition de notre lettre, nous avons le plaisir d'accueillir une thérapeute qui, dans un billet assez personnel, nous confie sa vision d'une santé ayant comme finalité ultime le bien-être.

Dans des domaines connexes, agriculture, alimentation, consommation, les regards des membres de l'équipe se sont attardés sur des points d'actualité qui nous amènent régulièrement à interroger le caractère durable de notre mode de vie commun.

Autant de réflexions qui nous inspirent au quotidien dans notre pratique professionnelle et que nous tenions à partager avec vous.

Nous vous souhaitons d'excellentes fêtes de fin d'année.


L'équipe Synphonat




1. Qu'est-ce que la bonne santé ?

par Elisabeth Lacombe-Carraud - Naturopathe - Auteure de "Mon guide de santé, beauté, forme. Produits, trucs et astuces pour jeunes seniors"

"Si je considère le chemin parcouru depuis que j'ai commencé à m'intéresser à la santé par les méthodes naturelles, j'ai du mal à dater le début de cette démarche : peut-être était-ce d'abord la prise de conscience que la pollution de l'environnement pouvait entraîner des problèmes organiques et des maladies (scandale de l'amiante, de la dioxine ... dans les années soixante-dix), puis la construction progressive d'une conscience écologique qui devait se faire avec l'émergence d'une certaine sagesse de vie.

Les gens se rendent compte de plus en plus que l'amélioration de leurs conditions de vie passe par les valeurs écologiques : produire autrement, combattre la surconsommation et les pollutions qui s'ensuivent, s'alimenter avec des produits issus de l'agriculture biologique ... tout ce qui crée un éco-citoyen respectueux du monde et de ses habitants.

Etre impliqué dans une démarche écologique oblige à s'intéresser à l'écologie du corps, donc à sa santé, car celle-ci est extrêmement corrélée à l'environnement, au mode de vie, à la manière dont on appréhende son rapport aux évènements, à une philosophie de vie ... Avoir la santé, c'est d'abord adopter une existence qui prévienne autant que possible la maladie, par des soins s'intéressant au corps tout entier (médecine holistique) et ménageant ses points faibles. Si quelques maux surviennent à un moment donné – ce qui est rarement le fait du hasard mais plutôt d'une conjonction d'agression, de stress -, soit le corps se guérit tout seul, soit il conviendra de l'aider par des méthodes de soins naturelles, non chimiques. On peut intervenir avant que la maladie ne s'installe durablement dans le corps, devenant chronique, ce qui conduira à l'utilisation de médicaments non dénués d'effets secondaires.

Je préconise d'agir sur son corps avant que les signes de la maladie n'apparaissent, en suivant ces conseils :

  • - Adopter une bonne hygiène de vie par l'alimentation et l'élimination des produits toxiques (tabac, polluants de la maison... ),
  • - Faire de l'exercice, suffisamment mais sans excès,
  • - S'assurer d'un sommeil réparateur –pour se guérir pendant la nuit-,
  • - Essayer d'échapper aux situations stressantes, pénalisantes pour sa santé,
  • - Trouver des motivations à la vie, tendre vers l'optimisme.

On voit que ces principes font appel tant au psychisme qu'au physique ...

Contrairement à la démarche de la médecine allopathique, je ne dis pas que je suis en bonne santé parce que je ne suis pas malade. Cet état se voit à des signes positifs comme :

  • - Se réveiller en pleine forme, grâce à un sommeil réparateur,
  • - Se sentir plein d'énergie, ne pas prendre du poids, résultat de l'hygiène de vie, de l'exercice,
  • - Avoir l'esprit vif, une humeur équilibrée, une bonne motivation,
  • - être exempt de douleurs ...

Au contraire, des signes négatifs comme des problèmes de digestion (constipation, flatulences, lourdeurs post-prandiales), d'insomnie, de fatigue (baisses d'énergie, lassitude), des problèmes psychologiques (anxiété, humeur changeante), nous éloignent de la bonne santé et peuvent nous amener à développer des maladies chroniques si on ne se prend pas "en mains". On peut être aidé en faisant appel aux méthodes dites naturopathiques, avec l'aide d'un praticien de santé. La naturopathie recouvre un ensemble de méthodes de soin naturelles pour se maintenir en santé d'abord, et aussi pour rectifier un terrain physiologique perturbé, déséquilibré, avant qu'une maladie ne se déclare.

La première des méthodes, la plus logique, la plus essentielle, est de bien se nourrir, en pratiquant une réforme alimentaire si nécessaire.

L'alimentation adéquate fournit tous les nutriments essentiels : glucides, protides, lipides, minéraux, vitamines ..., elle est hypotoxique (c'est-à-dire qu'elle apporte le moins possible de toxiques et toxines) et garantit l'équilibre acido-basique du corps. Je recommande aussi d'utiliser les "super-aliments", tels les algues, les graines germées (cocktail minéral et vitaminique), les baies de goji (bombe de vitalité) ... Adieu la fatigue qui s'abattait sur nous dès l'automne !

Les autres méthodes naturopathiques vont de l'utilisation de la pharmacopée traditionnelle comme les plantes, les huiles essentielles ou les hydrolats, à des méthodes de soins plus récentes utilisant les oligoéléments ou les compléments alimentaires (vitamines, acides gras essentiels, acides aminés, minéraux, antioxydants...) ou des techniques manuelles comme la réflexologie plantaire, les massages, etc.

Les produits utilisés sont d'origine naturelle (et si possible d'origine biologique), contrairement aux médicaments composés de molécules de synthèse. L'utilisation de ces produits à des doses efficaces nécessite une observation et une analyse personnalisés, par un praticien de santé formé à la naturopathie. En effet, un complément peut parfois être déconseillé, et il existe des situations où il ne faut pas les consommer ...

A titre d'exemple :

  • - Il faut éviter de donner du magnésium en cas d'insuffisance rénale,
  • - On arrête la prise d'antioxydants quand une maladie infectieuse est déclarée,
  • - On ne prend pas de plantes drainantes en période de fatigue ...

Le praticien de santé non seulement doit connaître toutes les précautions à prendre mais il choisit les produits et leur dosage en fonction du profil de la personne. Par exemple, si vous subissez une prise de poids avec fatigue, il recherchera, par un interrogatoire précis et complet, confirmé éventuellement par l'examen de votre iris (technique iridologique), les causes profondes de votre état : déséquilibre thyroïdien, hormonal, problèmes digestifs, neurologiques ... Il pratiquera ensuite un redressement de votre terrain vous permettant de retrouver la bonne santé et tous ses signes. Cette pratique holistique repose sur le traitement de la personne et non de la maladie."




2. Ginseng made in France

par Isabelle, Conseillère Clientèle

Suite à une étude de marché réalisée par les étudiants de l'Ecole d'Agronomie de Purpan, à Toulouse, C'est non loin de là, à Seysses, qu'a été semée le 19 novembre dernier la première graine de ginseng relevant de la toute récente filière France-Ginseng.

Les vertus thérapeutiques de cette racine sont reconnnues, notamment pour tonifier l'organisme et accroître les capacités physiques de personnes affaiblies (source OMS). Commercialement, l'étude de marché a permis de confirmer l'intérêt des laboratoires pharmaceutiques français pour une production bio, raisonnée et surtout parfaitement traçable.

Mais la production à grande échelle du ginseng, condition sine qua non de la rentabilité et de la compétitivité de la filière, posait d'énormes contraintes techniques et financières. En effet, la plante pousse exclusivement à l'ombre sur un cycle d'exploitation et de commercialisation de quatre ans. Elle requiert en outre la construction de structures d'ombrage représentant un investissement rédhibitoire pour les agriculteurs.

Il a donc fallu imaginer une solution économique propre à contrebalancer ces immobilisations initiales et le laps de temps préalable à la mise sur le marché des premières récoltes. C'est ainsi qu'a émergé le concept de hangars métalliques couverts de panneaux photovoltaïques pour abriter les cultures de ginseng. Ils génèrent l'ombre au sol nécessaire au développement de la plante tout en produisant de l'électricité dont la revente couvre les frais d'exploitation de cette ferme solaire.

De manière plus large, la convergence de domaines d'expertise historiquement distincts permet d'éclairer d'un jour nouveau des problématiques parfois anciennes et constitue un véritable facteur d'accélération de l'innovation.

Références :


3. Matières grasses hydrogénées

par Arnaud, Responsable Informatique

Depuis mars 2010, la Directive Européenne 2000/13/CE impose aux fabricants agro-alimentaires de préciser si il y a eu hydrogénation ou pas au cours de la conception de leurs produits.
A l'origine de cette obligation d'information, le fait que les acides gras trans (c.a.d. hydrogénés) agissent de la même manière que les acides gras saturés sur le mécanisme du développement des maladies "lipidiques", pouvant mener à des maladies cardiovasculaires et à des accidents vasculaires-cérébraux.

Mais alors pourquoi les hydrogéner ?
Beaucoup de matières grasses poly-insaturées sont, à température ambiante, à l'état liquide. Sensibles à l'oxydation, à la chaleur et à la lumière, elles peuvent rapidement devenir rances. Pour éviter cela, les industriels leur font subir cette transformation afin de les rendre solides. Cependant, cette modification n'est pas neutre car elle fait d'une huile poly-insaturée une huile plus saturée.

De récentes études ont montré la nocivité de ces graisses, d'autant que la consommation de matières grasses hydrogénées augmente. On les retrouve dans les plats préparés, les biscuits, les confiseries, les viennoiseries, les pâtes à tarte, les pâtes à tartiner, les chocolats, les céréales, le beurre d'arachide, la margarine et dans certains aliments "santé" ou "diététiques" des rayons de supermarchés !!!
A titre d'exemple, un laboratoire a trouvé dans "balisto céréal junior plus" 22,4% de matières grasses trans pour 100 grammes de matières grasses alors qu'on considère qu'au delà de 10% elles sont néfastes.

En conclusion, à défaut, à l'heure actuelle, de pouvoir compter sur l'industrie agroalimentaire pour orienter ses choix en fonction d'impératifs de santé publique, regardez attentivement les étiquettes des produits que vous consommez !!!

Références :


4. Grand déballage

par Stéphanie, Responsable Marketing Opérationnel

En 2008, la production de déchets en France s'élèvait à 868 millions de tonnes dont 31 millions de tonnes rien que pour les particuliers (source ADEME).
A l'initiative de nombreuses collectivités territoriales, le tri sélectif gagne du terrain. Il permet d'accroitre la part recyclée des coproduits de notre activité et le prolongement logique de cette démarche est la recherche d'une diminution de ces coproduits, tant au niveau des ménages qu'à celui des entreprises.

Les Fêtes de Fin d'Année nous donnent une nouvelle occasion d'observer l'inflation des emballages et suremballages, des cadeaux eux-mêmes aux denrées alimentaires destinées à garnir les tables familiales.

Loin des concepts complexes abordés par les grands de ce monde, le développement durable passe aussi par une inflexion des comportements individuels et notamment par des efforts pour privilégier, quand cela est possible, une consommation exempte d'emballage.
Pour aller jusqu'au bout de cette logique, l'épicerie Rainbow de San Francisco, dont la démarche s'apparente à celle de nos Biocoop, commercialise quasiment tous ses produits en vrac. Au-delà des désormais classiques céréales, cette logique est étendue à des typologies de produits que nous n'avons pas l'habitude de trouver sous cette forme, des liquides et des huiles jusqu'aux lessives et aux shampooings, en passant même par les compléments alimentaires.

Si cette démarche n'est pas nécessairement transposable à l'identique en France, notamment pour des raisons de conformité sanitaire, elle a au moins le mérite de remettre en question des modes de consommation qui nous apparaissent comme des évidences pour envisager de nouvelles pratiques plus compatibles avec des objectifs de réduction des déchets.

Références :

Crédits photographiques : Fabrice Lejoyeux, Snippy Hollow, International Center for Tropical Agriculture, Steven Depolo

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